BEVERLY

  • Genre
  • Fiction

Qui a dit que les gens ordinaires n’avaient pas d’histoire ? Certainement pas cet auteur de l’’Illinois né en 1989 qui, dans ce recueil à la facture graphique plus que séduisante (et glaçante), explore la psyché de la classe moyenne américaine en exposant la banalité de son quotidien. Banalité apparente d’un sitcom – comme son titre semble l’indiquer – mais qui laisse se dévoiler la richesse et la complexité des sentiments.

Dans ce premier roman graphique, l’auteur décline son propos en six histoires imbriquées les unes dans les autres et dont le fil conducteur est marqué par la présence de plusieurs personnages récurrents. Histoires très imprégnées par un malaise profond, générateur de fantasmes insidieux parfois marqués par un sadisme primaire – qui pourrait faire penser au film « Storytelling » de Todd Solondz – probablement dû à ce vide existentiel inhérent à cette Amérique des banlieues lisses et sans histoires, consumériste et désenchantée, voire désoeuvrée.

Le propos de l’auteur est soutenu avec efficacité par un graphisme épuré, glaçant mais impressionnant, chargé d’aplats de couleur pastelle, à la teneur mélancolique, qui nous invite à des comparaisons évidentes avec Chris Ware, Adrien Tomine pour la minutie des tranches de vie douces amères et avec Daniel Clowes pour la vision acide du quotidien et l’aliénation de ses personnages.


Nick Drnaso a reçu le prix Fauve Révélation 2018 au festival international de la BD d’Angoulême pour son premier roman graphique Beverly.


136 pages

Couleur

21.00 x 26.00 cm

Broché

ISBN : 978-2-917897-29-4

22.00 €